[COPIE]
Interview
de Robert Molimard, professeur honoraire de physiologie et coordinateur du DIU
de Tabacologie à la Faculté de Médecine Paris-Sud.
Fondateur
de la première société savante française sur le tabac et le tabagisme, inventeur
du mot tabacologie.
Auteur
de "La Fume" et du "Petit manuel de Défume" (Éditions
Sides).
Chapitre
1
Si vous faites de la
bibliographie sur les arômes contenus dans le tabac, vous ne trouverez rien,
bien entendu, parce que personne ne cherche sur le tabac. Il y a peut-être des
choses connues par les compagnies tabagières. Mais bien entendu, si vous êtes
Philip Morris, et si dans votre laboratoire vous trouvez une substance qui
risque d'attirer un petit peu plus vers vos cigarettes, vous n'allez pas le
publier dans la littérature internationale pour que BAT s'en empare, quoi,
c'est…On est dans le domaine du secret industriel.
C'est à mon avis
complexe. On pourrait en parler, sur le rôle éventuel de la nicotine. Elle a
des effets qui peuvent être appréciés par le fumeur. Mais moi, ce qui
m'intéresse, c'est pas les effets que peut avoir la nicotine. Elle a des effets
énormes, dont certains sont favorables. Elle stimule l'éveil, d'ailleurs si les
gens qui sont de garde de nuit fument beaucoup, c'est beaucoup pour se tenir
éveillés. Elle a un effet paradoxal qui est une détente, et puis elle a
d'autres effets, et en particulier elle va augmenter le sucre dans le sang.
Elle a un effet hyperglycémiant.
Doktor
Glub : Certaines personnes parlent de 4000 substances toxiques dans les
cigarettes, c'est quelque chose qu'on entend, et parlent aussi de.. avant, le
tabac qu'on fumait, les cigarettes qu'on fumait étaient peu nocives, et
qu'aujourd'hui elles seraient plus nocives…
Bon ! Là-dedans, il y
a beaucoup de légendes. D'abord, plus l'analyse chimique devient fine, plus on
va trouver de substances. D'autre part, 4000 substances, ça ne veut pas du tout
dire 4000 substances toxiques. La grande majorité des substances qui sont
contenues dans la fumée, par exemple l'eau, ç'en est une substance !Donc la
grande majorité ne sont pas toxiques. Mais il y en a qui sont effroyablement
toxiques. Et, les substances toxiques, on commence quand même pas mal à les
connaître: Numéro 1, l'oxyde de carbone. Si on supprimait l'oxyde de carbone…
Je dois dire que les gens qui chiquent, ils ont déjà une diminution de 90% à
95% de leur risque, du fait de la suppression de l'oxyde de carbone. C'est à
mon avis le produit le plus dangereux, parce que vous avez une intoxication
chronique à l'oxyde de carbone si vous fumez. Il y a des cancérigènes
épouvantables, qui sont les nitrosamines. C'est des cancérigènes épouvantables,
à des doses infinitésimales. Et c'est pour ça que quand on vous note le taux de
goudrons sur un paquet de cigarettes, les nitrosamines peuvent représenter la
dix-millième partie du poids des goudrons.
Doktor
Glub :Ce qui veut dire que c'est rien ?
C'est-à-dire que vous
avez par exemple une étude sur des cigarettes – ça vient de Pologne - qui ont
comparé des cigarettes en fonction du taux de goudrons tel qu'il était marqué
sur les paquets, et ils ont regardé le taux de nitrosamines. C'étaient des
Malboro qui étaient les plus faibles en taux de goudrons qui avaient le plus de
nitrosamines !Donc le taux de goudrons, global, grossier tel qu'il est donné…
dans les goudrons 95% du poids des goudrons sont des substances inertes sans
aucun intérêt, qui n'apportent aucun danger particulier. Et puis, si vous avez
un dix-millième, deux dix-millièmes au lieu d'un dix-millième de nitrosamines,
vous avez quelque chose de beaucoup plus dangereux..Donc mettre le poids de
goudrons n'a aucun sens. Vous pouvez avoir des cigarettes très riches en goudrons
beaucoup moins cancérigènes que des cigarettes…[Coupure: qui en produisent moins]. D'autre part, ça a
d'autant moins de sens que le fumeur, c'est pas une machine à fumer !Et que ce
qui est noté sur le paquet de cigarettes, c'est la quantité qu'une machine à
fumer va retirer dans des conditions standards de température, de courant d'air
autour etc, où l'on va tirer des bouffées de 35 ml, tirées en 2 minutes (lapsus: secondes) par une seringue toutes les minutes. Si
au lieu de prendre une bouffée de 35 ml vous en prenez une de 80 comme on le
fait avec des cigarettes ultra-légères actuellement, vous multipliez déjà par 2
la quantité de nicotine et de goudrons que vous allez sortir, si vous prenez
une bouffée toutes les 30 secondes, ou toutes les 20 secondes, au lieu de
toutes les minutes, vous multipliez à nouveau par 3 ça fait multiplié par 6. Si
au lieu de laisser un mégot de 23 mm, ou 8 mm avant le filtre, vous ne laissez
pas de mégot du tout, voire vous fumez un peu du filtre, alors là, vous allez
ramasser ce qui a déjà récolté des goudrons…Donc, un fumeur, il tire "ce
qu'il veut", ce dont il a besoin..
Alors, autres
substances dangereuses, il y a des hydrocarbures, du benzopyrène, du
naphtalène, et des produits…du benzène…Quand vous voyez de grandes affiches
avec "Ah les produits dangereux dans une cigarette: l'acétone". Mais
le type qui nettoie une tâche sur son pantalon, il pompe 10 fois plus d'acétone
que dans sa vie il ne pompera à partir de ses cigarettes n'est-ce pas. Et
chacun sait que l'acétone est un produit de notre fonctionnement normal qui
n'est pas dangereux.
Doktor
Glub : On peut quand même dire que quand on est fumeur on a des risques de
cancer…
Ah ! Oui, oui, oui !
Ça augmente essentiellement les cancers du poumon. Un fumeur de plus de 20 cigarettes
il va approcher de 20 fois le risque qu'encourt un non-fumeur. Et puis ça
s'arrête quand même pas tout de suite, vous êtes 10 ans après [l'arrêt], le
risque est encore doublé si vous avez été un grand fumeur longtemps. Mais c'est
lié au tabac fumé, ça. D'autre part, vous avez le risque cardiovasculaire. Mais
alors le risque cardiovasculaire, c'est bizarre: Il faut de l'oxyde de carbone.
S'il n'y a pas d'oxyde de carbone… Moi j'ai fait toute une étude
bibliographique il y a des années: il n'y a pas d'augmentation de risque
cardiovasculaire avec le tabac sucé, mâché, prisé. Il faut qu'il ait brûlé. Et
deuxièmement, il y a une bizarrerie énorme, c'est que le risque n'augmente pas
avec la quantité. C'est-à-dire que, que vous fumiez peu ou beaucoup,… Si vous
fumez quelques cigarettes, voire ce que l'on évoque pour le tabagisme passif,
vous allez multiplier pas 1,5 le risque par rapport à celui qui ne fume pas et
qui n'est pas exposé. Si vous fumez plus d'un paquet, vous allez le multiplier
par 1,8…ou 2 !Il n'y a pas de relation directe avec la dose. Ce qui fait qu'il
y a une hypothèse, qui a été avancée d'ailleurs par Madame Louis-Sylvestre,
nutritionniste au Collège de France, c'est pas n'importe qui : "Vous êtes
japonais, vous fumez, vous ne faites pas d'infarctus. Le même japonais, il va
sur la côte ouest des Etats-Unis, il fait des infarctus, s'il fume". Les
Japonais, s'ils vont sur la côte ouest des Etats-Unis, qu'est-ce qu'ils mangent
? Des Mac Do !
Doktor
Glub : Du poison, et moins de poisson
Alors qu'ils
bouffaient du poisson au Japon. Donc ça expliquerait à ce moment-là, si c'est
des habitudes alimentaires, pourquoi il n'y a pas de liaison avec la quantité
de cigarettes.
Doktor
Glub : C'est vrai que le Japon est spécifiquement sur le poisson, il y a
quand même une grosse différence,
Oui, et ils bouffent
du mercure avec…
Alors, le risque des
4000 substances, maintenant c'est… sur les 4000 substances, disons il doit y en
avoir 3 990 qui sont inertes, qui n'ont pas beaucoup d'intérêt
Doktor
Glub : et une dizaine qui sont dangereuses… Les autres cancers, en dehors
de…
Finalement, vous
développez des cancers à l'endroit où arrivent les cancérigènes. Donc la
bouche, le larynx, les bronches…Alors, avec les cigarettes très fortes en
nicotine, les "Boyard", on n'inhalait pas, ou on inhalait peu, alors
on faisait des cancers des grosses bronches. Avec les ultralégères, on inhale
beaucoup plus loin et on fait des cancers de plus en plus loin dans le poumon.
Et puis, vous avez bien entendu l'œsophage, bien sûr, parce que vous
déglutissez. La vessie. Pourquoi la vessie ? Parce que vous avez une
concentration de l'urine, et à ce moment là l'agressivité est plus importante.
Alors, peut-être un peu tous les cancers, parce qu'il y a peut-être des actions
sur les systèmes immunitaires, mais la vérité c'est…, "le gros",
c'est ça. Le gros, c'est les voies aériennes supérieures, le poumon et la
vessie.
Et on se base aussi
sur des enquêtes. des enquêtes de "prévalence", c'est-à-dire le
pourcentage de gens qui fument. Mais il y a quelques années, vous interrogiez
un gamin en lui disant "Alors, tu fumes ?".Il en était à 5 cigarettes
par semaine, mais un jour il avait fumé un paquet, alors il va rouler des
mécaniques parce que ça faisait bien, en disant " J'en suis au paquet
!".Parce qu'il y est arrivé une fois. Maintenant, le même, vous lui posez
la question: il ne se considère pas encore comme fumeur !Donc il va dire
"Je ne fume pas".
Le grand problème,
c'est que vous avez des discordances extraordinaires selon les enquêtes. Vous
avez une étude européenne qui date de 2002, qui s'appelle Eurobarometer,
demandée par la Commission Européenne. L'étude a été faite, en France, en
particulier, par CSA. Eh bien, entre 1995 et 2002, le pourcentage de fumeurs en
France est passé de 37,5 à 44%, une augmentation, et en 2002, une enquête de
l'INPES trouvait 30,4% ! Et personne ne s'est jamais posé la question de savoir
ce que représentait cette différence. Pourquoi 30,4% - alors là, on a dit
"c'est formidable, il y a une baisse de la consommation, de la prévalence
du tabagisme en France". Mais 44%, personne n'en a parlé !Si on est un
scientifique, et qu'on voit une différence, la première question: "A quoi
tient cette différence ? Au mode de recueil des informations ?"Alors une
fois ç'avait été fait par une enquête téléphonique, l'autre fois, par
Eurobarometer, c'était un "porte-à-porte". Une enquête téléphonique,
une enquête porte-à-porte, ce n’est pas du tout la même chose. On ne recueille
pas les mêmes choses. Au téléphone, par exemple, les jeunes, ils ont dans
l'ensemble des téléphones portables [dont on ne
trouvait pas les numéros dans les annuaires], et ils fument beaucoup, et les
pauvres, qui vivent dans la rue, ils n'ont en général pas de téléphone…donc
vous n'allez pas toucher les mêmes populations.
Chapitre
2
Doktor
Glub : Si on ne se fie qu'à cette logique, on risque de passer à 50% ou à 48…
On ne sait pas, mais
de toute façon, tout ce qu'on sait, c'est que fumer est une partie centrale de
l'identité des gens. Et si vous les attaquez, si vous attaquez leur identité,
si vous attaquez l'identité, vous allez obtenir des réactions de repli, des
réactions de défense de l'identité. Et ça se passera peut-être.., ils vous
diront: "Ah oui, mais je vais en profiter pour arrêter de fumer !". Alors
ma secrétaire l'autre jour a eu un patient qui s'était inscrit pour venir en
consultation. Il téléphonait pour se décommander. Il se décommandait en
disant:" Vous comprenez, maintenant au boulot je ne peux plus fumer. Donc
je vais en griller une, dehors, à une heure où il y a une pause… Bon, au
travail je ne fume plus, c'est déjà cela. Donc pourquoi je me priverais de
fumer un peu quand je rentre chez moi ?".Alors elle lui dit: "vous
avez diminué un peu ?", Ah il dit "Non, je fumais un paquet, j'en suis
au paquet et demi !".Donc on va voir qu'il y a des phénomènes de repli,
comme ça, sur soi, une forteresse qui va s'établir. Alors que c'est par… il
faudrait essayer de convaincre les gens, et à ce titre d'ailleurs, la loi Evin
commençait à faire ses effets. On ne fumait plus dans les réunions, c'est quand
même assez curieux. Alors maintenant il y a la menace de tabagisme passif
Doktor
Glub : Alors, le tabagisme passif. Vous avez une étude qui parle de 6 morts
non-fumeurs sur les lieux de convivialité, sur la France, ça a été fait sur
l'Europe. Donc on se pose des questions sur ces 6 morts. C'est quoi, cette
histoire de tabagisme passif ?
Alors, le tabagisme
passif ?Il y a comme la "résistible ascension" du nombre de morts par
tabagisme passif. Il y a quelques années, je m'étais fait d'ailleurs traiter de
tous les noms parce que, sur un plateau de télévision, j'avais dit, j'avais
cité des chiffres qui m'avaient été dits oralement par Catherine Hill qui, à
l'Institut du Cancer, s'occupe de l'épidémiologie du cancer. Or elle avait dit
"Bon, c'est très difficile. Parce que quand vous parlez de la mortalité
globale, qui est entre 60 000 et 65 000, si vous vous trompez de 10%, ce n’est
pas grave, vous avez un grand problème de santé publique quand même qui est posé
par le tabac. Mais quand vous en arrivez à des chiffres de 100, 200, 300, alors
là l'incertitude devient énorme. Alors je lui dis "Vous pensez à quoi
?".Ah, elle me dit: "Disons, pour les cancers, une centaine,
peut-être. Tout, ensemble, bronchites chroniques, infarctus, tout ce que vous
voulez, allez disons 1 000. Mais c'est "à la louche" comme
évaluation". Les Américains sont arrivés avec 2 500 morts, non pas aux
Etats-Unis, mais la transposition en France, sans étude française, ça a été 2
500 morts. On a raconté ça à l'Académie de Médecine, Gérard Dubois, le
Professeur Tubiana. Et puis est arrivée une étude européenne, qui s'appelle
"Lifting the Smoke Screen", (Lever l'écran de fumée), qui annonce :
Morts par tabagisme passif en France = 5863, au décès près. Et, de ces 2 500
morts par tabagisme passif, on vient de passer à 5863, en fonction d'une étude
qui s'appelle Lifting the smoke screen, qui est une étude européenne, et 5863,
c'est pour la France, mais l'étude concerne toute l'Europe. Ce que les gens de
l'anti-tabagisme qui ont la faveur des médias ont immédiatement arrondi à 6 000
morts. Et ces 6 000 morts, 5 000 ou 6 000 selon les versions, ont été prises en
main par le député Bur, pour obtenir cette législation extrêmement restrictive.
Alors, quand on
replonge dans cette étude, qu'est-ce qu'on voit ?On voit que ces 5 863 morts
comprennent une majorité de fumeurs !Dont d'ailleurs 5 574 sont des fumeurs
exposés à domicile, sur lesquels la législation, tant qu'on ne va pas dans le
domicile des gens faire des contrôles, n'aura aucun effet, et l'on retrouve 289
fumeurs au travail, dont 25 dans les bars, hôtels restaurants, boîtes de nuit.
Et alors là, il s'agit d'une population générale. Mais quand on s'intéresse aux
non-fumeurs seulement - et c'est la véritable définition du tabagisme passif –
on a calculé d'une façon particulièrement tordue le pourcentage, la part
passive du tabagisme d'un fumeur actif. C'est-à-dire, vous fumez dans votre
bureau, vous avez, bien entendu… vous inhalez directement la fumée, mais vous
respiriez aussi la fumée de votre bureau, donc vous êtes une victime du
tabagisme passif, il faut vous protéger contre ce tabagisme passif.
Alors, si on
s'intéresse quand même aux non-fumeurs, à ce moment-là on voit que ça diminue
énormément. Puisqu’il n'y a, d'après ce rapport, que 1 114 non-fumeurs, qui
sont comptabilisés comme des morts de tabagisme passif. Mais dans ces 1114, il
y en a 1 007 qui sont des morts à domicile. Et seulement 107 qui sont des décès
au travail, dont 6 dans les hôtels,; restaurants, bars, boîtes de nuit.
Mais encore, si l'on
pousse plus loin: comment ont-ils calculé les "non-fumeurs" ? Eh
voyons mais c'est très simple !On prend le pourcentage de fumeurs dans une
population – alors on a vu tout à l'heure qu'en France, on ne savait pas si
c'était 30,4 ou 44% -, on multiplie le nombre, la population par ce
pourcentage, on a la population de fumeurs, et on va retirer ce nombre de
fumeurs de la population totale on a le nombre de non-fumeurs. C'est-à-dire
qu'on va inclure dans les "non-fumeurs" tous les ex-fumeurs. Or on
sait très bien que l'on ne rejoint pas le risque de celui qui a arrêté de
fumer [lapsus: qui n'a jamais
fumé]
quand on a fumé depuis 30 ans et qu'on a arrêté depuis 15 jours !Le risque,
d'après les célèbres études sur les médecins britanniques, il est encore de 6
entre 4 et 9 ans d'arrêt, pour le cancer du poumon. Donc le poids des
ex-fumeurs est extrêmement important là-dedans. Et comme les ex-fumeurs
représentent à peu près 40% des gens qui ne fument pas, 48%, et 52% des gens [non-fumeurs de toujours]., à ce moment-là on
se rend compte que le nombre de réels non-fumeurs, qui n'ont jamais fumé, qui
vont avoir un risque de tabagisme passif dans les bars, hôtels, restaurants,
discothèques, ces lieux où il est absolument impératif d'arrêter de fumer pour
les risques qu'on fait courir au personnel, ce nombre, évalué avec la louche
comme moyen de mesure, il est de 2 ! …..Voilà !Alors, c'est un article que je
vais essayer de faire passer:, mais j'ai très peu de chances…
Je n'ai rien contre
les labos. J'ai contre le marketing des labos. Heureusement qu'on a des
laboratoires pharmaceutiques, pour avoir des médicaments efficaces, pour avoir
des antibiotiques qui marchent. Heureusement. Mais le grand problème, c'est qu'il
y a actuellement une perversion par, finalement par le gigantisme qui les amène
à finalement orienter presque une politique de santé. Il y a un manque de
courage des médias. Il y a surtout, aujourd'hui, je crois que c'est la
domination financière des annonceurs. La nicotine, ça coûte actuellement si
vous l'achetez chez Fluka, qui est une entreprise mondiale de produits
chimiques, ça coûte 440 euros le litre. Or avec les 0,8 mg de nicotine que va
vous donner une cigarette, ça représenterait, puisque 1 mg il y en a 1 million
dans un litre, ça représenterait 1 200 000 cigarettes, c'est-à-dire qu'avec 1
euro, vous pouvez faire le calcul, vous achèteriez 143 paquets.
Doktor
Glub : Oui, mais il y a quand même le papier…
Peut-être. Moi je
parle de la quantité de nicotine. Vendre de la nicotine pour aider les gens à
arrêter de fumer, ce qui n'était pas une mauvaise idée je dois le dire, ça ne
marche pas. Alors, ils ont monté un canular fantastique. Ce canular
fantastique, voilà, c'est ça. Nicotine Addiction. Rapport du Surgeon General
américain, 1988. Ce rapport, fallait quand même le faire, parce que moi, des
"Tobacco Addictions", des addictions à la cigarette, c'est tous les
jours, ce n’est pas la peine de chercher. Des dépendants de la nicotine, j'en
cherche encore. Ça fait 200 ans qu'on connaît la nicotine, alors permettez-moi
de vous dire que trouver une drogue à 440 euros le litre, il n'y a pas une
drogue à ce prix-là !Personne ne s'est jamais shooté à la nicotine pure. Jamais
il n'y a eu de trafic de nicotine. Il y a une dépendance au tabac
extraordinaire. Il n'y a pas de dépendance à la nicotine.
Doktor
Glub : Pas du tout ou un petit peu…
Pas du tout de
dépendance à la nicotine. Quand vous regardez par exemple des gens qui étaient
des dépendants formidables au tabac, qui se sont arrêtés en utilisant par
exemple des patchs, s'ils étaient dépendants à la nicotine, vous trouveriez au
bout d'un an des gens… vous savez quel est le pourcentage de gens qui
continuent à se mettre des patchs ? 1%.
Doktor
Glub : 1% qui continuent à se mettre des patchs au bout d'un an, ce n’est pas
énorme…
Des gommes à la
nicotine, vous savez combien il y en a qui continuent au bout d'un an, après
avoir arrêté de fumer, qui continuent à mâcher des gommes à la nicotine ? Alors
là il y a la mastication bien sûr, et l'on sait très bien, y a qu'à regarder
les masséters de quelques Américains qui mâchent du Hollywood chewing gum,
qu'il y a un tic masticatoire. 7%.Alors je vous garantis que si je faisais un
inhaleur, ou des gommes à l'héroïne pour sevrer des héroïnomanes, j'en aurais
plus de 7%.
Chapitre
3
Je n'ai jamais réussi
à obtenir que des rats appuient sur une pédale pour s'entretenir en
nicotine..On met une pédale, quand on appuie sur la pédale ça fait marcher une
seringue. Avec la cocaïne, les rats, 300 fois par jour, toc, toc, toc, ils y
allaient. La nicotine, jamais. Il n’y a pas de… La dépendance au tabac est
formidable, la dépendance à la nicotine, non.
Le "Nicotine
Addiction". Pourquoi est-ce que, en 1988, est sorti ce bouquin sous ce
titre ? Ils l'auraient intitulé "Tobacco Addiction: The rôle of
nicotine"….Ils l'ont appelé "Nicotine Addiction". Ça veut dire
que déjà en 1988 ils étaient prêts à l'offensive. Et ils l'ont appelée
"substituts nicotiniques". Pourquoi l'ont-ils appelée
"substituts nicotiniques" ? Parce qu'ils ont voulu bénéficier de
l'aura de la substitution aux opiacés. C'est-à-dire, vous avez un héroïnomane
ou un morphinomane. Il est obligé de se réapprovisionner rapidement, parce que
l'héroïne s'en va rapidement de l'organisme. Vous allez lui donner un autre
opiacé qui est de la méthadone qui, au lieu de s'éliminer en quelques heures,
n'a diminué de moitié qu'en 24 heures. Donc vous allez lui donner un apaisement
relativement prolongé, il suffit qu'il prenne sa dose toutes les 24 heures,
vous lui donnez un autre opiacé que le sien, avec des caractéristiques
différentes, qui vont lui permettre de se réinsérer dans la société, de ne pas
passer son [coupure: temps à chercher le produit]. Mais là, si vous
considérez que la nicotine est LA drogue du tabac, si vous donnez de la
nicotine à un fumeur, c'est comme si vous donniez de l'héroïne à un
héroïnomane, c'est pas de la substitution, c'est lui donner sa drogue !
Doktor
Glub : Qui en plus n'est pas le…
Donc c'est déjà abusif
de parler de "substitution nicotinique", puisque c'est pas une
substitution: vous lui donnez le produit. Et d'un autre côté, cela présume
quelque chose qui signifierait que la nicotine résumerait la dépendance. Or
elle ne la résume pas, les gens ne se droguent pas (avec), il n'y a jamais de
"primo-drogués" à la nicotine. Jamais quelqu'un ne va expérimenter
avec des patchs ou des gommes. C'est toujours des gens qui étaient parfaitement
dépendants (du tabac). Donc c'est pas une
substitution, et la preuve en est avec le tabac oral suédois. Il y a autant
d'utilisateurs [de tabac qu'en
France].
À peu près 40% des Suédois utilisent le tabac. Mais sur ces 40% il y en a la
moitié qui sont déjà passés au "snus". Ils ne passent pas à la gomme.
La gomme, les gens n'aiment pas. Ils abandonnent. La durée moyenne, même quand
elle est gratuite, la durée moyenne d'utilisation des gommes à la nicotine,
c'est 21 jours.
Le tabagisme passif,
c'est un cheval de bataille qui hélas est en train de montrer son efficacité en
désorganisant complètement la culture d'un pays, en désorganisant des
professions, et dont les effets en ce qui concerne la réduction du tabagisme,
la réduction des dangers du tabagisme, à mon avis seront plutôt pervers. Or ce
sont les mêmes "anti-tabagiques", qui ont réussi à obtenir le
blocage, l'interdiction de vente du snus, qui est l'arme absolue contre le
tabagisme passif. Parce que le snus, qui est cette espèce de tabac que les
Suédois se mettent dans la bouche, il ne fait pas de fumée ! Il ne produit pas
d'oxyde de carbone. Il ne gêne pas le voisin. Si quelqu'un dans un restaurant
va se mettre un snus dans la bouche au moment où l'on m'apporte mon plat
favori, je n'ai aucun grief à lui faire.
La réponse, on
pourrait bien la trouver dans le rapport "Lifting the smoke screen"
lui-même. Quand vous regardez l'introduction de ce rapport, qu'est ce que vous
lisez ?Alors je vous donne une traduction un peu libre (le rapport est en anglais), vous lisez:
Dans les pays qui ont édicté et renforcé la
législation, 75% (de la population) est en faveur de la loi. Ceci montre que le
public désire cette loi.
Bah. Si vous avez une
grande majorité de non-fumeurs, déjà, la majorité va se trouver très bien avec
cette loi, et vous y ajoutez aussi des fumeurs qui disent, "des fois, ça
pourrait peut-être m'aider à m'arrêter". Donc ils le désirent…
..et que les politiciens ne doivent pas avoir peur de
soutenir et de voter des lois contre la fumée.
Et en fait ils ne le sont pas, comme l'a révélé la
réponse à la conférence pour une Europe sans fumée du 2 juin 2005. Tenue à
Luxembourg sous les auspices de la Présidence Luxembourgeoise de l'Union
Européenne, et préparée par les organisations chargées de ce rapport,
sponsorisée par GlaxoSmithKline et Pfizer, la conférence a réuni au niveau
européen pour la première fois des organismes de santé, des chercheurs renommés
et des représentants des employeurs des secteurs publics et privés de l'Europe,
des syndicats, des inspecteurs de santé au travail, la Commission Européenne et
des politiciens pour débattre de la politique d'élimination de la fumée. Au
total, 9 ministres de la santé et de l'emploi, plus l'ex-ministre de la santé
italien parlèrent à cette occasion.)
Texte anglais
original extrait du rapport : In countries which
have enacted and enforced legislation, support for the law is over 75%.These
figures show that the public wants this legislation and that politicians should
not be afraid to sponsor and vote for smoke free laws.
And indeed they
are not, as the response to the Smoke free Europe Conference on 2 June 2005
revealed4. Held in Luxembourg under the auspices of the Luxembourg Presidency
of the EU, and organised by the commissioning organisations of this report with
sponsorship from GlaxoSmithKline and Pfizer, the conference brought together at
European level for the first time health organisations, leading researchers and
representatives of Europe’s public and private sector employers, trades unions,
occupational health inspectors, the European Commission and politicians to
debate smoke free policy. In total, nine serving ministers of health and/or
employment plus the ex-health minister of Italy spoke at the event
Eh bien, à qui
profitent donc les choses ? Est-ce que réellement la Commission Européenne,
l'Europe, les ministres de la santé, ont besoin, pour s'acheter des sandwiches,
du soutien de GlaxoSmithKline et Pfizer, qui sont les grandes multinationales
pharmaceutiques qui fabriquent et vendent les médicaments pour s'arrêter de
fumer ? ,
Doktor
Glub : Les patchs, les…
Bon. Y a pas photo
!.....Et de ce côté-là, les défenseurs de ce qu'ils appellent les
"substituts nicotiniques". Ils disent :" Ah mais vous comprenez,
il y a la "mauvaise" nicotine qui est dans les cigarettes, la
"bonne "nicotine qui est dans les patchs et les gommes." Donc
ils sont même arrivés à dire : "Diminuez votre risque, en continuant à
fumer, mais, mâchez donc une gomme à la nicotine pendant ce temps-là, vous
allez moins inhaler, et vous allez bien entendu diminuer votre risque"
Doktor
Glub : Cela dit, entre un patch et une cigarette, c'est quand même moins
dangereux le patch, dans la mesure où l'on n'inhale pas de…
À condition que vous
ne preniez que le patch, que vous ne continuiez pas à fumer dans le même temps.
Mais actuellement… Il faut voir ce qui s'est passé. Au départ, ils vendaient,
les gommes, les patchs, avec ordonnance médicale. Ils se sont rendu compte
qu'ils n'en vendaient pas assez. Les médecins n'étaient pas enthousiastes.
Alors ils se sont battus pour qu'en France ce soit vendu sans ordonnance. Vous
allez chez le pharmacien: "Je voudrais des patchs, je voudrais des
gommes". Bon, voilà. Vous n'avez pas besoin d'ordonnance. Mais avec ces
produits-là, qui font au mieux 1,6 fois le résultat du placebo, avec ces
produits-là, ce qui les a poussés à passer "sans ordonnance", c'est
qu'à partir du moment où vous avez un médicament du domaine public, vous pouvez
faire de la publicité. Donc vous avez vu de la publicité pour les gommes, pour
les patchs, sur les culs de bus, à la télévision etc. Mais à partir du moment,
théoriquement d'après le code de la sécurité sociale, de la santé publique, à
partir du moment où vous faites de la publicité pour un médicament, il ne peut
plus être remboursé. Eh bien, ils sont arrivés à obtenir que la sécurité sociale
donne 50 euros par an et par fumeur, pour utiliser des médicaments pour
lesquels ils peuvent continuer à faire de la publicité. J'appelle ça un pillage
organisé de la sécurité sociale
Doktor
Glub : Gardes du corps ?…
Alors ils se sont
rendu compte qu'ils n'en vendaient pas assez, que ça ne prenait pas. À ce
moment-là ils se sont dits mais, vous avez le pauvre insuffisant respiratoire,
qui ne peut pas se passer de tabac. Alors vous allez lui dire: "Vous allez
réduire votre risque en prenant en même temps une gomme". Ça, c'est
criminel. C'est criminel, parce que vous allez inciter quelqu'un à continuer à
fumer. C'est ça qu'il comprend, le patient. "Je vais diminuer mon risque,
parce que j'inhalerai un peu moins". Le problème, c'est qu'ils oublient la
leçon qui nous a été donnée avec la fameuse étude du Professeur Doll sur les 36
000 médecins britanniques suivis pendant 40 ans. Qu'est-ce qu'il nous dit ?Il
nous dit: "Ce qui est important, c'est la durée pendant laquelle vous
fumez". Et Catherine Hill a traduit ça, la formule qui nous avait été
donnée par Doll pour le cancer du poumon d'une façon relativement simple.: Si
vous multipliez par 2 la quantité que vous fumez tous les jours, vous
multipliez par 2 votre risque de cancer. Si vous diminuez par 2 vous diminuez
par 2 votre risque de cancer..Mais si vous multipliez par 2 la durée pendant
laquelle vous fumez, vous le multipliez par 2 à la puissance 4 et demi. Et ça,
les pneumologues ont retenu la fameuse formule du "paquet-année" Et
j'étais un jour sur un plateau de télévision où un célèbre cancérologue disait:
"Eh bien c'est la même chose de fumer un paquet pendant 20 ans ou 2
paquets pendant 10 ans". Non, Monsieur le Professeur, c'est pas du tout la
même chose !Parce que si vous fumez deux fois plus, vous multipliez par 2 votre
risque, mais si vous fumez deux fois plus longtemps, vous le multipliez par 2 à
la puissance 4 et demi, et 2 à la puissance 4 et demi, c'est 23 !
Ce qui est grave,
c'est la durée pendant laquelle on fume. Et tout ce qu'on peut dire à un
fumeur, c'est: "Fumez 4 Davidoff, 5 paquets de cigarettes par jour, mais
arrêtez le plus vite possible !!".Parce que c'est la durée qui compte, et
si vous incitez, parce qu'il va prendre un petit, une petite gomme, ou un patch
ou un inhaleur, qui va diminuer… Il y a une étude avec les inhaleurs, qui va
diminuer de 10, de 15% l'inhalation, vous allez diminuer de 15% votre risque, à
conditions que vous utilisiez l'inhaleur à VIE !Mais si vous prolongez… alors
là vous aurez la puissance 4 et demi qui va affecter la durée pendant laquelle
vous fumez. C'est criminel. Je l'ai dit. Ça a pas plu !
Chapitre
4
Et actuellement, nous
en arrivons en Europe à des interdictions généralisées, dont le but est
uniquement du profit financier. Et je pense qu'on arrive à passer au-delà des
cultures, et à se faire imposer cette culture manichéenne américaine, mais au
nom du profit.
On peut parfaitement
imaginer qu'un restaurateur dise: "Chez moi, on ne fume pas, dans mon
restaurant on ne fume pas, dans ma discothèque on ne fume pas", ou bien
dire "on fume" , ou bien : "on ne fumera pas entre telle heure
et telle heure". Il peut y avoir des aménagements. Mais là, il y a
vraiment une intrusion fascisante. Chacun le sait, on le voit bien, c'est la
même chose avec le bruit. C'est pareil. On pourrait exiger le silence total,
monastique, dans les salles de restaurant !Il y a un manichéisme. Dans l'état
d'esprit américain, on le voit bien, c'est le Bien, et le Mal. Le Mal, c'est le
tabac, c'est la fumée, c'est l'alcool. Ils ont une tendance prohibitionniste,
et manifestement, c'est quelque chose qui vient, peu à peu, chez nous. Avec
bien entendu, tout l'aspect religieux, aux Etats-Unis, n'est-ce pas, avec les
évangélistes, tout cet état d'esprit qui vient de longtemps, puisque c'est encore
la philosophie, la religion de Manès, c'est-à-dire le manichéisme. C'était dans
les années 300 ou 400, cette espèce de vision que retrouvent les évangélistes,
n'est-ce pas, avec le Bien et le Mal. Il y a le Démon !Faut vaincre le démon.
En général, on est plutôt dans des nuances de gris. Et puis, par-derrière, il y
a évidemment le profit. Parce qu'il est tout à fait clair que ce rapport, cette
conférence qui s'est tenue a Luxembourg, qui va imposer à toute l'Europe,
France y compris, ces visons-là, à mon avis par-derrière il y a des intérêts
financiers prodigieux. Vous comprenez, c'est tout de même, à mon avis assez
incroyable, qu'avec des produits, je pense à la nicotine, c'est vrai, je l'ai
vu dans mon laboratoire, la nicotine crée une sorte de rassasiement par rapport
à la consommation de tabac, et si vous prenez de la nicotine, si vous prenez
des cigarettes fortes en nicotine, je l'ai vu, mesuré dans mon laboratoire,
vous avez tendance à inhaler moins, et à fumer moins. Mais à ce moment-là, il
ne fallait pas interdire la vente des cigarettes avec des rendements supérieurs
à 1 mg !Il fallait dire :"Faites donc des cigarettes qui contiennent le
plus possible de nicotine, qui amènent le plus possible de nicotine et de moins
en moins de goudrons, et surtout de moins en moins de nitrosamines." A ce
moment-là, au lieu d'aller amener très profondément des bouffées dans les
poumons, les gens, ils vont tirer de petites bouffées qu'ils n'inhaleront pas,
ils auront très rapidement le blocage du fait de la quantité de nicotine…Ah oui
mais, dit-on, vous savez, on va interdire de vendre des cigarettes qui rendent
plus de 1 mg de nicotine…Ça ne gênait pas l'industrie du tabac: quand la
décision a été prise, il n'y avait pas en Europe une cigarette qui dépassait
0,80 mg !Ça ne les gênait pas !
L'industrie du tabac a
fait des "cigarettes légères". On s'est battu contre l'industrie du
tabac en disant : "Votre cigarette légère, c'est du mensonge, parce que
cette cigarette n'est légère que pour la machine à fumer, et un fumeur ne fume
pas obligatoirement comme une machine à fumer. Il va augmenter le volume des
bouffées, le nombre de bouffées qu'il va tirer d'une même cigarette, il va
fumer en ne laissant pratiquement plus de tabac dans son mégot, et il arrivera
à tirer exactement ce qu'il veut, donc si vous mettez (sur le paquet), une
cigarette, elle est à 0,1 mg de nicotine et 9 mg de goudrons, ça ne veut rien
dire, vous êtes des menteurs et des faussaires."
Mais dans le même
temps, alors qu'on vient de démontrer cela, qu'alors qu'on peut démontrer que
le taux de goudrons en soi n'a aucun intérêt puisque sa concentration en
cancérigènes peut varier considérablement, si bien que c'est quelquefois les
cigarettes les plus faibles en rendement de goudrons qui seront les plus fortes
en nitrosamines cancérigènes, eh bien, l'Union Européenne continue à exiger des
réductions du taux de rendement en nicotine et en goudrons… Mais, ce faisant,
en exigeant ça, elle donne une caution à l'idée que des cigarettes à faible
rendement-machine en nicotine et en goudrons seraient moins dangereuses…
Doktor
Glub : Les cigarettes light…
Donc, elle cautionne
les cigarettes light !Dont on sait qu'elles sont aussi dangereuses que les
autres. Donc il y a manifestement une incompétence totale, au point de vue
tabacologique, des gens qui prennent des décisions. Incompétence d'un point de
vue technique, puisqu’ils en arrivent à ce type de caution, et incompétence
totale au point de vue de la psychologie des fumeurs, de la sociologie du
tabac, qui leur fait prendre des mesures législatives qui finalement, en
renforçant les réactions de défense, iront totalement à l'encontre des buts
poursuivis dans le domaine de la santé publique.
Ce qui est important
pour un fumeur, c'est l'environnement dans lequel ça a été marqué. Ce qui est
important, c'est l'environnement. La cigarette, finalement, elle devient
importante parce qu'elle fait partie de l'environnement. Mais elle est
parasite. Et c'est pas la nicotine qui est importante. Et c'est pourquoi le
fumeur, il n'aime pas les patchs à la nicotine. Il n'aime pas les gommes à la
nicotine. Par contre l'arôme d'un snus, ça, ça fait partie de l'environnement.
Alors là, vous adhérez à l'arôme d'un snus, et, la nicotine, oui, elle est
accessoire, mais ce qui est important, c'est qu'il y ait du tabac, c'est qu'il
y ait des choses qui donnent les éléments sensoriels, qui vont être associées.
En2004, vous aviez une
demande, qui avait été appuyée par Fagerström, vous savez le fameux test de
dépendance, par Clive Bates, par Kozlowski, par Martin Jarvis, par des
compétences réellement dans le domaine du tabac, qui disaient "Ça va
réduire, si tous les fumeurs de cigarettes passaient au snus, au tabac à sucer,
on réduirait de 98% les risques". Eh bien, ces gens là avaient appuyé une
demande de l'Allemagne et de la Grande Bretagne pour la levée de l'interdiction
de vente du snus en Europe. Pourquoi est-ce qu'il se vend en Suède ? Tout
simplement parce que la Suède, quand elle a adhéré à l'Union Européenne, a
obtenu une dérogation, "Touche pas à mon snus", pour continuer à
fabriquer et à vendre le snus Eh bien, le 14 décembre 2004, la Cour de Justice
Européenne a à nouveau confirmé l'interdiction de vente du snus en Europe. On
peut se poser des questions: pourquoi ? Il est tout à fait clair que les
grandes compagnies comme BAT, Philip Morris, Imperial Tobacco etc.., ils
n'avaient pas cru au snus. Ils n'étaient pas prêts. Et par conséquent, ils
n'avaient pas du tout envie qu'une boîte comme Swedish Match vienne leur
tailler des croupières en prenant le marché, par conséquent ils étaient contre.
Les fabricants de patchs, de gomme etc., ils se disaient "ben quoi, les
Européens ils n'ont qu'à mâcher des gommes à la nicotine", par conséquent
ils étaient contre. Les Etats, ils étaient contre tout simplement parce que,
quand vous tirez 11 ou 13 milliards de bénéfices, de taxes sur le tabac, vous
n'avez pas envie de changer quoi que ce soit, et vous n'avez en tous cas pas
envie que les gens s'arrêtent de fumer pour quelque chose qui sera peut-être
moins cher. Et puis finalement, les activistes anti-tabac, ils n'avaient pas du
tout envie… Résultat, le 14 décembre 2004, la Cour de Justice a confirmé
l'interdiction. Mais vous allez voir, je sais maintenant que BAT et que Philip
Morris ont un snus. Est-ce qu'ils le font directement ou est-ce qu'ils ont un
accord avec Swedish Match, je ne sais pas trop, mais vous allez voir qu'il va y
avoir une nouvelle demande et là, je l'espère, une autorisation de vente du
snus en Europe.
Le rapport européen "Lifting the
smoke screen est téléchargeable sur http:// www.ersnet.org